Appel à communication

La sécularisation des établissements religieux dans l’Europe des lumières : ville, architecture et œuvres d’art

Journée d'étude, le mercredi 27 novembre 2024 à la Galerie Colbert, Paris.

Date limite d'envoi des propositions : 30 juin 2024.

Organisée par : Ronan Bouttier, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Gernot Mayer, University of Vienna et Raluca Muresan, Sorbonne Université

Comité scientifique : Jean-Philippe Garric, Université Panthéon-Sorbonne, HiCSA, Richard Kurdiovsky, Austrian Academy of Sciences, Vienna, Olga Medvedkova, Centre André Chastel et Émilie d’Orgeix, École Pratique des Hautes Études

 

English version


Argument

La suppression de la Compagnie de Jésus en 1773 constitue le dernier acte de la dissolution progressive de l'ordre engagée quinze ans auparavant, en Europe et dans ses colonies. Évènement retentissant par son ampleur, il apparaît également comme le point d’orgue d’un mouvement de sécularisation plus large qui touche les congrégations religieuses en Europe, entre les années 1760 et la Révolution française. Dans la plupart des cas, l’État entend mettre de l’ordre dans la gestion des biens de communautés ecclésiastiques jugées déliquescentes. Qu’elles soient animées par un esprit de réforme ou de prédation, suppressions et sécularisations produisent les mêmes conséquences : un nombre considérable de biens mobiliers et immobiliers, des propriétés foncières et des œuvres d'art sont redistribués à d’autres communautés religieuses ou mis sur le marché quand ils ne sont pas saisis d'office.

Si des travaux ont étudié ce processus de dispersion en différents endroits de l’Europe des Lumières, un panorama plus complet reste à dessiner. Il importe en particulier de définir les caractéristiques communes aux procédures de confiscation puis aux changements d’usage des biens immobiliers saisis sur les communautés religieuses, ce dans le demi-siècle qui précède, en France, la nationalisation en 1789 des biens du clergé. Par ailleurs, le changement de propriété des édifices ecclésiastiques pose souvent la question de leur reconversion et, par conséquent, de leur transformation. En ce sens, il paraît nécessaire de porter le regard sur les procédures de réhabilitation, de démembrement ou de destruction des propriétés confisquées. En outre, il est important d’ouvrir la réflexion à l’étude de l’impact sur la transformation des abords des établissements religieux, engendrant des mutations dans le tissu de la ville et dans l’appropriation de l’espace urbain. Enfin, ces mutations de propriété ont également touché directement les biens mobiliers et artistiques des communautés religieuses supprimées. Dans ce domaine, il reste en particulier à mesurer leur effet sur la transformation d’usage des œuvres de dévotion attribuées à d’autres communautés ou acquises par des institutions ou des laïcs. En perspective de cette approche de l’objet de la sécularisation des biens du clergé dans les dernières décennies des Lumières, la réflexion pourra s’ouvrir à l’examen des effets de la vente d’un grand nombre d’œuvres d’art sur le marché du collectionnisme.

Axes

Les propositions de communication pourront s’articuler autour de l’un ou de plusieurs des axes suivants :

  • Confisquer l’architecture en Europe et dans ses territoires ultramarins : enjeux et procédures
  • Habiter et exploiter un bien religieux confisqué
  • Fractionner un patrimoine confisqué : démembrement architectural, réseaux et mécanismes de ventes

Modalités

La journée d’études aura lieu le 27 novembre 2024 à l’INHA, salle Vasari.

Les communications dureront 20 minutes chacune. Les langues de la journée d’études sont le français et l’anglais.

Veuillez soumettre votre proposition à secularisations@gmx.fr en français ou en anglais.

Elle devra être longue de 250 mots maximum et sera accompagnée d'un curriculum vitae et une liste des publications. Nous vous prions d’intituler vos fichiers NOM_PRENOM_prop-secularisation et NOM_PRENOM_CV.