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Journée d'étude

Historien.ne.s de l'art en exil - premières pistes

Journée d'étude internationale

13 décembre 2024
Salle Vasari,  Galerie Colbert, 2 rue Vivienne, 75002 Paris 

Organisée par Sefy Hendler (HiCSA), Jérémie Koering (Université de Fribourg), Michela Passini (CNRS-IHMC, Paris) et Neville Rowley (Musées d'État de Berlin)

Dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, un grand nombre d’historien.ne.s de l’art, majoritairement juifs/juives, et/ou dissident.e.s politiques, ont dû quitter l’Europe continentale pour trouver refuge principalement, mais pas exclusivement, dans l’espace anglophone, et notamment aux États-Unis. Bien que ce flux d’intellectuel.le.s n’ait pas été limité aux seul.e.s historien.ne.s de l’art, il a eu un effet durable sur la configuration de cette discipline encore naissante dans l’espace germanophone comme dans l’Amérique du nord.

Si les causes politiques et sociales de cet exil sont relativement bien connues, les mécanismes de cet exode et ses effets sur la discipline restent encore à étudier de manière approfondie. En effet, la migration sans précédent de chercheurs/chercheuses, mais aussi de livres, de photographies, d’archives (et même de bibliothèques et de collections) vers l’ouest au cours des années 1930, a conduit à la création de nouveaux centres, au renforcement de certains centres existants et à l’affaiblissement d’autres.

Cette journée d’étude, première d’une série envisagée, vise à mieux comprendre cet exil inédit et ses conditions concrètes, et à dresser un premier bilan de ses effets. L’exil sera abordé non seulement comme une condition physique et matérielle, mais également dans sa dimension affective, émotionnelle et relationnelle, avec les divers effets qu’il a pu avoir sur les individus, leurs pensées, leurs réseaux, et l’orientation que l’histoire de l’art a pu prendre durant la deuxième moitié du XXe siècle.

Parallèlement à la question topographique, la question essentielle des thèmes de recherche poursuivis par les historien.ne.s de l’art et de l’évolution de leurs pratiques de travail sera examinée, en mettant l’accent sur l’impact potentiel de l’exil sur leurs priorités et orientations de recherche. Cela permettra de mieux comprendre les reconfigurations de la discipline suite à l’exil forcé de certaines de ses figures les plus éminentes. La migration des objets, tout comme celle des personnes, sera également analysée comme partie intégrante de ce processus. Une attention particulière sera portée aux objets laissés derrière eux – manuscrits, livres, collections d’art personnelles et autres biens de valeur, qu’ils soient matériels ou intellectuels. Un autre aspect à étudier sera celui des amitiés et collaborations professionnelles abandonnées, qui n’ont parfois jamais repris même après la fin de la guerre, ainsi que les nouveaux liens que les migrants tissent dans leur espace savant d’accueil, sans oublier les résistances que leur arrivée suscite dans les communautés scientifiques locales (protectionnisme professionnel, antisémitisme, etc.).

Programme

9h30 / Accueil des participant.e.s 

10h00 / Introduction : historien.ne.s de l'art en exil, quelques réflexions
Sefy Hendler (Université de Paris 1) 
Jérémie Koering (Université de Fribourg)
Michela Passini (CNRS-IHMC, Paris)
Neville Rowley (Musées d'État de Berlin)

10h15 /

Itinéraires :  les géographies de l’exil

Modérateur : Neville Rowley

Tamar Mayer (Université de Tel Aviv, IAS Princeton) 
Moshe Barasch and Erwin Panofsky: East and West 
Laura Iammuri (Université de Roma 3)
De la migration à l'exil : le cas de Lionello Venturi
Michela Passini (CNRS-IHMC, Paris)
Panofsky in Amerika : sur “Trente ans d’histoire de l’art aux États-Unis”

11h45 / Pause

12h00 /

Objets : ceux qui restent derrière, ceux qu’on emporte avec soi 

Modérateur : Sefy Hendler

Francesco Benelli (Université de Bologne) 
Wittkower in London 1933-56: Shifting Research
Neville Rowley  (Musées d'État de Berlin)
Les effets personnels des disparus de septembre 1940 : la mallette de Walter Benjamin et les boîtes de Jenö Lányi

13h00 / Pause

14h30 /

Réseaux de l’exil : bâtir de nouvelles communautés scientifiques

Modératrice : Michela Passini

François-René Martin (ENSBA, Paris) 
L'écriture de l'exil comme écriture de la persécution. Quelques exemples allemands dans les années 1930-40
Victor Claass (INHA, Paris)
"Un autre genre d'émigration". Les Meier-Graefe à Saint-Cyr-sur-Mer (1930-35)
Jérémie Koering (Université de Fribourg)
Meyer Schapiro et les voies de l’exil

16h00 / Pause

16h30 /

Sujets : vers de nouvelles méthodologies ?

Modérateur : Jérémie Koering

Sefy Hendler (Université de Paris 1)
D’un exil l’autre : Charles de Tolnay et Michel-Ange 
Andreas Beyer (Université de Bâle)
S'inventer une histoire, une langue et une patrie. Les premières années américaines de Richard Krautheimer    

17h30 / Conclusions et prolongements.