Histoire de l'art des temps modernes

Le domaine Histoire de l’art moderne accueille des spécialistes, travaillant autour de deux grands axes : l’art moderne en Europe du Nord (XVIe - XVIIe siècle) et l’art moderne français (XVIIe – XVIIIe siècle).

 

Europe du Nord, XVIe - XVIIe

Le premier axe articule des travaux sur l’histoire de l’art et des théories de l’art en Europe du Nord (France, Flandres, Pays-Bas, Allemagne, Angleterre, Scandinavie) à l'époque de la Première modernité et désireux de donner une meilleure visibilité aux études sur l'art d'Europe du Nord de la Première modernité. Sont étudiés ici, selon une perspective historique, les différentes étapes de la création (commande, invention et patrimonialisation), et notamment, les échanges entre les pays européens afin de saisir les modes d’appropriation et les patrimoines communs. Ce domaine est ouvert à toutes les approches de l'histoire de l'art. Outre l’iconographie et l’iconologie, la théorie de l’art, l’histoire des images et des objets artistiques, les méthodes utilisées relèvent des champs des visual studies ou des cultural studies. Des liens important ont été noués avec plusieurs institutions : Centre allemand d’histoire de l’art, Fondation Custodia, ENS-Ulm, CESR, CETHA. A l’international, nous travaillons avec plusieurs centres européens : Université de Leyde, Université de Louvain, GEMCA, Université de Liège, Rubenianum d'Anvers ; Scuola Normale de Pise, Université de Rome La Sapienza ; Université de Roma Tre ; Université de Florence, Warburg Institute de Londres ; Université de Bucarest, ainsi qu’américains : Chicago University, Emory University, Harvard University, New York University, Princeton University.

 

Art français, XVIIe - XVIIIe siècle

En ce qui concerne le deuxième axe, deux directions de travail sont actuellement privilégiées. La première est l’étude de la notion de simplicité et sa place dans la Seconde modernité, en vue d’une meilleure compréhension de l’art français de la fin du XVIIe siècle et du XVIIIe siècles. La figure centrale est ici Antoine Watteau. L’enjeu en est la place que prend l’idée d’un retour à l’origine, tant d’un point de vue religieux que dans une visée profane. Pour le premier point, la foi chrétienne, idéologie dominante à l’époque, se voit questionnée une fois de plus quant à son éloignement vis-à-vis du message christique primitif : divers courants, notamment le quiétisme de Fénelon et madame Guyon, vont conférer à la notion une importance inédite. Pour le second, la dimension épistémologique de la simplicité va être croissante et va accompagner l’essor de ce que le XIXe siècle nommera les Lumières : soit une pensée qui part de la démarche analytique cartésienne de retour aux éléments premiers de la pensée (les idées « claires et distinctes ») pour aller vers une démarche immédiatement synthétique, celle acceptant les jeux libres de l’imagination. On doit y associer la dimension politique, notamment au travers de la littérature utopique, qui fixe un idéal de « vie simple ».

Le second objet d’étude est la pertinence de la notion d’équilibre pour comprendre les arts visuels de la Seconde modernité en rapport avec une conception globale du monde. A l’instar de ce que Joel Kaye a réalisé pour le Moyen Âge (A History of Balance, 1250–1375: The Emergence of a New Model of Equilibrium and its Impact on Thought, Cambridge, Cambridge UP, 2014), l’on souhaite replacer les formes traditionnelles de réflexion sur l’équilibre (et son corollaire, le déséquilibre) en rapport avec des « formes symboliques » organisant la perception du monde et la définition de valeurs au travers de métaphores fondamentales (H. Blumenberg) à l’époque considérée. Pour cela, une étude des discours politiques (notamment autour de la question, traditionnellement associée à Montesquieu, de l’équilibre des pouvoirs), esthétiques (en rapport à la notion de composition), moraux (sur l’équilibre des humeurs) sera associée à l’étude des arts visuels en France dans la seconde moitié du XVIIe et au XVIIIe siècle, en prenant en considération un corpus français mais aussi italien. On s’intéressera notamment à la figure de Giambattista Tiepolo.

Spécialistes

Etienne Jollet, Professeur des universités

Michel Weemans, Professeur des universités