Renaissance
Présentation
L’enseignement et la recherche sur l’art de la Renaissance remontent aux origines du département d’histoire de l’art de l’Université Paris 1, avec Jacques Rudel et Daniel Arasse comme premiers titulaires. Il a connu, avec la création du CHAR (Centre d’histoire de l’art de la Renaissance) en 2001 et son intégration à l’HICSA en 2006, une nouvelle impulsion à l’origine d’un véritable rayonnement scientifique qui s’est traduit par plus de vingt colloques ou journées d’études souvent organisées en collaboration avec d’autres institutions, seize ouvrages collectifs déjà parus (trois autres volumes sont à paraître), vingt-cinq thèses soutenues dont douze ont déjà été publiées, et dix docteurs titularisés à ce jour (mars 2023) dans l’enseignement universitaire, la recherche scientifique ou la conservation de musée en France ou à l’étranger. Parmi les grands colloques internationaux, le plus récent, sur La Renaissance des origines. Commencement, genèse et création dans l’art de la Renaissance (Tel Aviv et Paris 11-12 et 19-20 juin 2018, éd. Brepols 2022), a été organisé conjointement avec l’université de Tel Aviv. Le CHAR dispose depuis 2013 d’un blog très suivi et entièrement géré par quelques doctorants. Il a très activement participé à la genèse et à la mise en place du Séminaire collectif d’histoire de l’art de la Renaissance dont les réunions mensuelles se tiennent en salle Vasari à l’Institut National d’Histoire de l’Art. Né d’une fédération entre professeurs spécialistes de l’art de la Renaissance qui s’est développée et est devenue internationale, ce séminaire est maintenant adossé à une association, le Collectif Renaissance, qui cherche à pérenniser et accroître une volonté de dialogue, d’échanges et de collaboration autour de l’art de la Renaissance.
Les recherches actuelles d’un certain nombre de doctorant(e)s de Paris 1 en histoire de l’art de la Renaissance ont conduit à un séminaire de recherche puis à un nouveau projet d’ouvrage collectif devant réunir quatorze contributions (à paraître en 2024 aux Éditions de la Sorbonne) sur le thème de Prendre corps : réflexions autour de l’Incarnation. Cette nouvelle initiative témoigne de ce qui est le fondement du CHAR comme du Collectif Renaissance, une pratique de l’histoire de l’art pensée, même à l’échelle limitée de ce champ disciplinaire, dans sa dimension communautaire, collaborative et interactive, sous le signe de l’échange et de l’enrichissement mutuel, et marquée par des orientations méthodologiques aussi variées qu’actuelles, où une approche très interdisciplinaire de l’iconologie (dans son rapport à la littérature, à la philosophie, à l’histoire des sciences, à la théologie et aux pratiques religieuses) se décline aussi bien avec l’histoire sociale, politique et matérielle, qu’avec l’anthropologie historique, la sémiologie et les gender studies.
En ce qui concerne les recherches personnelles des trois enseignants titulaires, avec Anne-Laure Imbert l’art italien de la première Renaissance est abordé essentiellement sous l’angle de l’histoire culturelle, les différentes pistes de recherche empruntées visant à le resituer dans un spectre d’attitudes mentales (mental sets au sens où l’entendait Ernst Gombrich). Sont plus précisément interrogés : la prégnance du modèle mnémonique sur la peinture, l’instrumentalisation politique de l’art, les enjeux du paysage et de sa dimension allégorique, le renouvellement iconographique lié aux ordres mendiants, l’articulation de la première Renaissance italienne et de la première modernité européenne. Le Trecento est particulièrement abordé sous l’angle des échanges culturels méditerranéens (rapports avec le monde byzantin, exportation du modèle italien, etc.), et, pour le Quattrocento, une attention spéciale est portée aux modalités alternatives au projet central de la Renaissance florentine (peintres siennois, Fra Angelico…). Deux directions d’ouvrages collectifs reflètent plus particulièrement ces préoccupations : Regardeurs, flâneurs et voyageurs dans la peinture (Publications de la Sorbonne, 2015), et Mnémonique et poétique, La figure et son lieu dans la peinture des Tre-Quattrocento (Editions de la Sorbonne, 2022).
Spécialisée dans la production artistique de la Renaissance entre France et Italie, Luisa Capodieci étudie la mémoire de l’Antiquité, la mythologie, la symbolique des images, la circulation des modèles et des idées : sources, contextualisation, métamorphoses, réception. Elle se concentre sur les rapports franco-italiens sans bâtir des simples passerelles, mais en considérant les deux pays comme les centres centripètes et centrifuges d’une irradiation qui s’étend au bassin méditerranéen, de l’Antiquité (l’Égypte, la Grèce, Rome) jusqu’à l’époque moderne. Le pouvoir des images, la figuration de l’invisible, la réception de l’Égypte à la Renaissance constituent le noyau de ses recherches actuelles. Après avoir publié Medicæa Medæa. Art, astres et pouvoir à la cour de Catherine de Médicis (Genève, 2011) et avoir co-édité plusieurs ouvrages, parmi lesquels Il Sogno d’arte di François Ier. L’Italie à la cour de France, avec G. Brouhot (Rome, 2019), son dernier livre L’œil d’Osiris. Visions de l’Égypte dans l’art profane de la Renaissance entre France et Italie est actuellement en cours de publication (mars 2023).
Spécialistes
Sefy Hendler, Professeur des universités
Anne-Laure Imbert, Maîtresse de conférences
Philippe Morel, professeur émérite.